jeudi 20 décembre 2007

En bref...

Foutue Génération.On mange bio, on mange zen, tant pis parfois pour le goût. On mange des sushis. La mode s'est adaptée, ainsi que la publicité. La dernière pub Levi's avec les coutures tournantes nous montre un monde tellement génétiquement modifiable que les corps se tordent et se détordent comme du linge mouillé qu'on tord pour l'essorer. Le linge représente de jeunes surfeurs qui affichent la non-ostentation comme signe ostentatoire avec le label du jean authentique : Levi's. Ils ont l'air de se foutre de tout : ils en ont réellement rien à foutre. Ils ont leur tribu, ils s'amusent bien, ils remontent dans leur voiture. On ne sait pas ce qu'ils ont foutu avant. On ne sait pas ce qu'ils vont foutre après. Génération qui n'a plus besoin de mémoire. Foutue. No future gueulaient les punks en 79. La conscience du politique est tellement loin que le fantôme de Cohn Bendit soixante huitard est réveillé au nom de la bonne morale qui sévit depuis quelques années à la faveur de la montée en puissance de la majorité bien pensante : l'enfer. 70 : révolution sexuelle et comme toute révolution celle-ci n'échappe pas à la règle du débordement, y compris du débordement verbal. Mais dans le même temps, si les propos de Cohn Bendit sont expertisés, décontextualisés, on oublie les ballets bleus auxquels participait un Charles Trenet aujourd'hui absous, confessé, immaculé. La conscience du politique est tellement loin que les intempéries sont imputables au premier ministre : ils ont été nombreux les habitants de la Somme à accuser Jospin d'avoir fait pleuvoir des trombes d'eau sur leurs terres réputées inondables. La prochaine fois que mon cerisier gèle, promis, j'accuse Bayrou. Nouvel obscurantisme qui comme tout obscurantisme se distingue par un éloignement particulier du réel. Réel désormais médiatisé, transformé en spectacle. Réel jetable à l'instar des appareils et des rasoirs. Jetable. Foutu. "Le jour où l'humanité perdra son conteur, elle perdra du même coup son enfance". Les ailes du désir. Wim Wenders/Peter Handke.

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